Transactions immobilières en France début 2010 : entre flambée et prudence


L’envolée des transactions en 2010 est spectaculaire comparée à la situation de 2009. Cette reprise paraît fragile et le risque d’une correction sur le marché immobilier français augmente actuellement.



Transactions immobilières en France début 2010 : entre flambée et prudence
Après une période de net rebond, les transactions immobilières* en France ont corrigé à la baisse en avril. Le mouvement est particulièrement net pour les ventes de logements neufs. Alors, il ne faut pas sur interpréter ce signal, car la série est assez volatile et les mois de mars-avril sont généralement des mois de correction. Toutefois, l’ampleur du recul incite à la prudence (-36 % sur le mois pour le neuf et -21 % pour l’ancien).

Il n’en reste pas moins que l’évolution du marché immobilier est, sur les derniers mois, très positive. Comme le montre le graphique ci-contre, pour les ventes de logements anciens, les transactions progressent de 46,4 % sur un an en avril 2010 (cumulé 3 mois), contre 35,7 % au mois de mars. Ce niveau est inédit depuis 1998-1999, années qui ont marqué le redémarrage du marché immobilier français après la crise des années 90. Idem pour les ventes de logements neufs, où les transactions progressent de 27,4 % en avril 2010 (19,5 % en mars ; cumul 3 mois).

Transactions immobilières en France début 2010 : entre flambée et prudence
Cette évolution paraît même trop positive. En effet, les fondamentaux du côté des acheteurs sont toujours dégradés avec une solvabilité affectée par les destructions d’emplois en France, des salaires atones et des taux d’intérêt qui ne baissent plus. Toutefois, comme les ménages disposent d’un bas de laine bien garnis (taux d’épargne des ménages en France fin 2009 : 15,9 % du revenu disponible) et que la situation sur les marchés financiers ne pousse pas à placer cette épargne en actifs mobiliers (principalement actions), les Français se tournent vers le placement immobilier. Ce mouvement paraît transitoire , car les prix restent élevés en moyenne et le vivier des ménages pouvant acheter se réduit progressivement. Le risque d’une correction sur le marché immobilier au second semestre 2010 gagne en probabilité.

* Les données reprises ici portent sur les droits de mutations en France (neuf : taxe d’hypothèques ; ancien : taxe normale). L’assiette est reconstruite par la CGEDD. Il s’agit du montant (nombre multiplié par prix). Ces données donnent la dynamique à l’œuvre sur le marché immobilier en France.

Equipe Gecodia

Mercredi 19 Mai 2010



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