Sommet européen : des mesures pour « sauver l’euro »


Un accord a été trouvé sur la crise de la dette. La dette obligataire grecque sera divisée par 2 pour les investisseurs privés. Le FESF voit sa capacité d’action portée à 1 000 milliards €. Les banques seront recapitalisées à hauteur de 100 milliards €.



Sommet européen : des mesures pour « sauver l’euro »
A Bruxelles, après dix heures de négociations acharnées un accord a été signé ce jeudi 27 octobre entre les gouvernements de la zone euro.

Les principaux points de l’accord sont les suivants :
- La dette grecque détenue par le privé a été divisée par deux. L'objectif est de réduire le ratio dette/PIB à 120 % d'ici 2020. « Les États membres de la zone euro contribueront à l'ensemble de mesures relatives à la participation du secteur privé à hauteur de 30 milliards d'euros. La décote nominale sera de 50 % sur la dette nationale grecque détenue par les investisseurs privés. » De plus, un nouveau programme pluriannuel de l'UE et du FMI sera mis en place d'ici la fin de l'année (jusqu’à 100 milliards €). « Il sera accompagné d'un renforcement des mécanismes destinés à assurer le suivi de la mise en oeuvre des réformes ».

- Le fond européen de stabilité financière (FESF) sera doté de 1000 milliards d’euros. « Les options arrêtées permettront de démultiplier les ressources du FESF par un effet de levier ». L'effet de levier pourra atteindre 4 ou 5 fois, portant le montant total d’intervention à près 1000 milliards €. L'Eurogroupe devra préciser pour le mois de novembre, les conditions de mise en oeuvre. Le conseil précise qu’il « s'emploiera à instaurer une coopération plus étroite avec le FMI pour renforcer encore les ressources du FESF ».

- Le plan prévoit de renforcer le système bancaire en « facilitant l'accès au financement à terme » et en « portant la position en fonds propres des banques à 9 % de capital de base de catégorie 1 d'ici à la fin juin 2012 ». Le texte ajoute un passage sur la nécessité d’éviter un désendettement excessif.

Il semble qu’il faudra faire appel à des investisseurs publics ou privés pour trouver les fonds nécessaires à l’augmentation du FESF. La Chine souhaite s’impliquer, afin de réduire l’impact négatif sur ses exportations vers l’Europe en diminution depuis la crise. On parle aussi de la Russie dans cette quête à l’investissement. Ils ont besoin des importations de l’Europe.

Ce matin les marchés sont rassurés, la bourse progressant fortement (+3,4 % pour le CAC 40 ; +3,6 % pour l’Eurostoxx 50). L’euro remonte à 1.4 $ pour 1 € et les spreads se resserrant sur le marché obligataire. On remarque aussi une flambée des cours pour les banques, malgré la décote importante sur la dette grecque et le besoin de recapitalisation.

- Le Conseil prend aussi « un engagement sans équivoque à garantir la discipline budgétaire et à accélérer les réformes structurelles en faveur de la croissance et de l'emploi. L'Espagne déploie actuellement des efforts particuliers. L'Italie a pris de nouveaux engagements solides sur des réformes structurelles. Le Portugal et l'Irlande poursuivront leurs programmes de réformes avec le soutien de nos mécanismes de gestion des crises ».

L’ensemble des participants à ce sommet se dit satisfait, notamment le couple franco-allemand, que l’on disait au bord de la rupture ces derniers jours. « La zone euro a été à la hauteur des attentes » déclare la chancelière allemande ce matin.

La question est de savoir si les mesures annoncées par ce sommet européen seront appliquées rapidement et si cela suffira à sauver l’euro et l’Europe. En effet, la recapitalisation des banques prévue est très étalée dans le temps et se fait a minima. Seule la décote sur la dette grecque est prise en compte, ce qui laisse de côté les pertes latentes sur les obligations des autres PIIGS.

Enfin, la situation budgétaire de la Grèce reste très difficile. Effacer la dette est un premier pas (baisse de la charge de la dette) mais reste à revenir durablement en excédent primaire. Ce qui est encore loin d’être le cas. De plus, le plan prévoit que la Grèce donne 15 milliards € au FESF pris sur son programme de privatisation. Encore faut-il que ce programme soit concrètement lancé.

Équipe Gecodia.fr

Jeudi 27 Octobre 2011



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