Réunion de la BCE mars 2011 : une hausse de taux très probable en avril


A l’issue de sa réunion de mars 2011, la BCE a quasiment annoncé qu’elle procédera en avril prochain à une hausse de taux. C’est une surprise et paraît critiquable.



Réunion de la BCE mars 2011 : une hausse de taux très probable en avril
La réunion de mars 2011 de la Banque Centrale Européenne (BCE) s’est conclu avec une grosse surprise : lors de la conférence de presse, J.-C. Trichet a annoncé qu’une hausse de taux en avril prochain était probable. Le taux refi est actuellement à 1 %, au plus bas depuis la création de l’euro et même depuis toujours si l’on agrège les taux des banques centrales nationales avant 1999.

Cette hausse est probable mais pas certaine, selon les propres termes du Président de la BCE, mais on ne voit pas trop ce qui pourrait changer d’ici un mois pour annuler le changement. Dans le communiqué précédant la conférence de presse, la BCE prend note du fait que la hausse des cours des matières premières provoque un renforcement des tensions inflationnistes. La crainte de voir apparaître des effets de second tour agite le Conseil de Gouverneurs.

Les nouvelles prévisions de croissance sont à +1,7 % pour 2011 et à +1,8 % en 2012. L’inflation est attendue à 2,3 % en 2011 et 1,7 % en 2012. Attention toutefois, ces projections n’incluent pas les plus récents développements sur le pétrole.

Le contexte est toujours très porteur au niveau du commerce mondial et des enquêtes de conjoncture (cf. PMI en zone euro). Par conséquent, la BCE considère que la zone euro ne nécessite plus le maintien d’une politique monétaire aussi accommodante et que les taux peuvent commencer à être normalisés.

Cette pré-annonce a surpris le marché (cf. EUR/USD ou les anticipations de taux directeurs à 1 an) et nous a surpris aussi. Contrairement à ce que J.-C. Trichet annonçait depuis plusieurs mois, la BCE ne s’est pas basée sur le pilier monétaire.

Avec des anticipations d’inflation bien ancrées, une inflation sous-jacente basse et stable et un flux de crédit atone, on ne voit donc pas bien où se situe le risque à moyen terme pour l’inflation en zone euro.

Alors certes, l’entrée dans un cycle de hausse de taux (probablement 0,25 % suivie d’une hausse par trimestre comme en 2005-2007) n’est pas encore de nature à peser significativement sur la croissance en zone euro. Le taux d’intérêt réel restera négatif jusque fin 2011. Il n’empêche que l’activité économique reste fragile, notamment du côté des ménages. On risque de casser la reprise en agissant trop tôt.

Nous pensons que les fondamentaux de la zone euro restent trop dégradés pour que la poussée temporaire se transforme en problème à moyen terme pour l’inflation. Une remontée des taux est prématurée. Ce n’est pas l’analyse de la BCE.

Equipe GECODIA

Vendredi 4 Mars 2011



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