Plan d'aide à la Grèce : Accord de l'Eurogroupe sous conditions strictes


Les gouvernements européens réunis au sein de l'Eurogroupe ont donné leur accord pour le versement des aides prévues dans le second plan d'aide à la Grèce. L'accord prévoit des règles strictes pour contrôler le gouvernement grec.



Plan d'aide à la Grèce : Accord de l'Eurogroupe sous conditions strictes
L'Eurogroupe a finalement approuvé la mise en œuvre du second plan d'aide à la Grèce. Le FMI n'a pas formellement donné son accord mais paraît quasiment acquis.

La Grèce va donc bénéficier d'un plan d'aide international de 130 milliards d'euros sous forme de prêts de l'UE, du FMI et des pays européens (prêts directs entre les Etats et la Grèce). De plus, l'accord entre les créanciers privés (banques, fonds d'investissement) va permettre d'effacer 105 milliards d'euros de dette publique.

Pour l'Eurogroupe, les trois conditions préalables (en plus de la restructuration de la dette grecque) au versement de l'aide ont été rempli par le gouvernement grec :
- vote par le Parlement d'un nouveau plan d'austérité (3,3 milliards d'euros) ;
- 325 millions d'euros d'économies trouvées en plus ;
- engagement écrit des principaux partis politiques sur la mise en œuvre des réforme et mesures d'austérité après les élections d'avril prochain.

A noter que la BCE va participer au plan d'aide en redistribuant les gains liés au achats de dette grecques via le programme SMP.

Mais, cet accord est assorti de conditions sévères :
- L'Europe demande que les mesures planifiées (austérité et réformes économiques structurelles) soient appliquées strictement et sur la durée par le gouvernement grec ;
- L'accord prévoit que l'Europe va apporter à la Grèce un appui institutionnel durable, pour l'aider à renforcer les performances de son Etat. La troïka (experts de l'UE, du FMI et de la BCE) va continuer à contrôler la mise en œuvre des réformes ;
- La Grèce va mettre en place un compte spécifique pour assurer la traçabilité de l'aide versée qui doit servir uniquement à rembourser la dette et les intérêts du pays ;
- Le gouvernement doit dans les deux mois faire passer une loi permettant de donner la priorité au service de la dette sur les autres dépenses budgétaires ;
- Les privatisations prévues en Grèce doivent être rapidement engagées.

Le feu vert donné par l'Eurogroupe est donc largement conditionné au respect de nombreux engagements de la part de la Grèce et le contrôle sera permanent.

Il faut noter que dans le communiqué des ministres des Finances de la zone euro, les 130 milliards d'euros d'aide sont un maximum. Ainsi, la restructuration de la dette détenue par les créanciers privées (programme PSI) doit être une réussite, la participation étant volontaire. L'aide précise sera fixée en mars une fois le programme PSI terminé mais ne dépassera pas le plafond.

La Grèce va donc éviter le défaut (14,5 milliards d'euros de dette a rembourser en mars sans compter les intérêts) mais le plan est marqué par la confiance relative envers les engagements grecs de la part de ses pairs européens et des institutions internationales.

Au final, l'objectif est de réduire à 120,5% du PIB d'ici 2020 le niveau de la dette publique grecque, contre près de 170% fin 2011.

Équipe Gecodia.fr

Mardi 21 Février 2012



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