Le nombre de chômeurs en France en octobre 2011 : sur une trajectoire explosive


Le chômage reste sur sa tendance en octobre 2011. Le nombre de chômeurs atteint un nouveau record. Le repli des intentions d’embauches alimente le pessimisme pour les prochains mois.



Le nombre de chômeurs en France en octobre 2011 : sur une trajectoire explosive
Les premiers résultats concernant le chômage pour l’automne 2011 confirment la tendance des mois précédents. Le nombre de chômeurs en France en octobre 2011 progresse fortement, avec un nouveau record pour le nombre d’inscrits à Pôle emploi*. La hausse atteint 17 200 chômeurs (ABC, +0,4 % sur le mois). La catégorie A - cœur du chômage – s’envole de 1,2 % sur le mois (34 400 personnes). Il s’agit, pour cette catégorie, de la plus forte hausse depuis septembre 2009. En variation sur un an, la hausse est de 5,2 %, la plus forte depuis fin 2010.

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L’accalmie (relative) du début de l’année est bien loin. La tendance (cf. graphique ci-dessus) est explosive sur les derniers mois et rejoint celle observée durant la phase de hausse de fin 2008 et début 2009. La hausse du chômage atteint +153 900 chômeurs en 6 mois. La France métropolitaine compte 4,193 millions de chômeurs en octobre 2011 et 4,459 millions en incluant les DOM. Il s’agit d’un niveau historiquement élevé.

Depuis le point bas de mai 2008, on compte 1 214 800 chômeurs supplémentaires pour l’ensemble du territoire. Pour la catégorie A, le niveau (2,81 millions) reste largement inférieur à son pic de la fin des années 90.

Le nombre de chômeurs en France en octobre 2011 : sur une trajectoire explosive
La part du chômage de longue durée est stable, avec 38,0 % des chômeurs inscrits depuis plus d’un an à Pôle Emploi (cat. ABC). Sans surprise, ceci se retrouve dans la progression des minima sociaux depuis le début de l’année.

Les offres d’emploi déposées à Pôle Emploi – importantes pour juger de la tendance à court terme – sont aussi mal orientées (cf. graphique ci-contre). Les offres durables (contrat de plus d’un mois) chutent à nouveau lourdement en France tandis que les offres totales sont stagnantes. Les propositions d’emploi fluctuent fortement sur les derniers mois, ce qui peut être relié à un environnement très incertain pour les entreprises et donc des à-coups plus violents suivant la conjoncture.

Pourquoi est-ce important ?
A court terme, la hausse du chômage va se poursuivre. Outre le mauvais comportement des offres d’emploi à l’ANPE, les intentions d’embauches se replient, l’emploi dans l’intérim se retourne et les entreprises rentrent dans la récession avec une situation financière tendue (cf. faiblesse du taux de marge).

La concurrence pour un emploi est de plus en plus vive sur le marché du travail. Même si l’on dit souvent que le marché du travail, notamment le chômage, est un indicateur retardé de l’activité, la dépendance de la France envers sa demande interne – surtout la consommation – rend la conjoncture beaucoup plus sensible aux à-coups de l’emploi. Ceci renforce la probabilité de connaître une récession sévère à partir de fin 2011 en France.

* On se réfère ici au nombre des chômeurs catégories A, B et C qui sont astreints à recherche active d’emploi. Cette définition est préférée à celle comptant uniquement la catégorie A car elle permet de mesurer le nombre de personnes en concurrence effective sur le marché du travail.

Équipe Gecodia.fr

Mardi 29 Novembre 2011



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