La crise politique belge provoque une forte hausse des taux, au plus haut depuis 2000


La crise politique belge ne trouve pas de réponse. Dans ce contexte, la défiance des investisseurs s’accroît et la Belgique est pleinement touchée par la crise de la dette. Les taux sont au plus haut depuis l’année 2000. La situation est en passe de devenir insoutenable.



La crise politique belge provoque une forte hausse des taux, au plus haut depuis 2000
Elio Di Rupo a échoué dans sa mission de formation d’un gouvernement pour la Belgique. Le pays reste donc sans gouvernement approuvé par son parlement depuis plus de 520 jours. Les six principaux partis politiques ne se sont pas mis d’accord sur un accord de législature.

Ce blocage persistant est très mal pris par le marché obligataire aujourd’hui. Les taux d’intérêt sur les obligations belges ont enregistré leur plus forte hausse depuis début 2009 et sont au plus haut depuis fin 2000. Le taux 10 ans de la Belgique progresse à 5,5 %, niveau inédit depuis l’automne 2000, soit une hausse de 37 pb sur la journée (100 pb = 1 %).

Les autres taux suivent, avec un 2 ans à près de 4,8 % et un taux 5 ans à 5,2 %. Les spreads suivent logiquement, même si les taux allemands sont aussi en hausse sur la journée. Ainsi, le spread 10 ans atteint 348 pb. Plus grave, les spreads à court terme dépassent 400 pb, signe qu’un défaut belge gagne en probabilité.

Les négociations achoppent notamment sur la question de la réduction des déficits (augmentations d'impôt, coupes budgétaires, réformes des retraites ou des allocations chômage).

L’incapacité des partis politiques à trouver une issue à la crise politique a des répercussions budgétaires importantes. Le dernier budget voté est prolongé mois après mois. Même si des mesures correctives pour réduire le déficit sont implémentées à demande du Roi, les finances publiques ne peuvent s’en satisfaire. La dette publique représente 104 % du PIB de la Belgique et augmente.

L’incertitude sur les déficits et, plus largement sur l’avenir du pays, entraîne une sortie massive des investisseurs (vente rapide d’obligations par les « gros » : banques, assureurs et fonds de placement).

Ainsi, après l’Italie et l’Espagne, la Belgique n’est pas loin de se retrouver en zone de grand stress. Une aggravation et surtout le maintien sur la durée de taux aussi élevés, est insoutenable pour l’Etat central belge. En 2012, le pays vas devoir trouver 30 milliards € sur les marchés pour se refinancer et près de 15 milliards pour combler son déficit (hypothèse : déficit à 3,5 % du PIB).

Équipe Gecodia.fr

Mercredi 23 Novembre 2011



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