Inflation en zone euro en mai 2010 : les craintes de déflation persistent


En mai 2010, l’inflation sous-jacente dans la zone euro est sur un plus bas historique. La tendance reste à la baisse, notamment dans les anciens pays à haute inflation. L’évolution des salaires vient conforter cette vue.



Inflation en zone euro en mai 2010 : les craintes de déflation persistent
L’inflation totale en zone euro en mai 2010 est ressortie à +1,6 % sur un an. En revanche, depuis maintenant mi-2008, l’inflation sous-jacente* est sur une tendance lourde à la baisse. La variation sur un an est passée de +2,6 % en août 2008 à +0,8 % en mai 2010. Il s’agit là d’un plus bas historique pour l’inflation sous-jacente dans la zone euro, y compris sur longue période.

Alors, certes l’inflation sous-jacente est restée stable entre avril et mai. Mais il s’agit là d’un bruit temporaire (rebond de l’inflation du côté des loisirs et en Allemagne). En revanche, on note un ralentissement continu des hausses de prix du côté des services liés au logement ou des services liés au transport. Comme l’Europe connaît une reprise très molle, l’inflation ne pourra pas être alimentée par des tensions sur l’appareil productif ou le marché du travail. Dans ces conditions, le risque déflationniste se renforce toujours en zone euro.


Inflation en zone euro en mai 2010 : les craintes de déflation persistent
Ceci est d’ailleurs illustré par le fait que les anciens pays à forte inflation au sein de la zone euro sont désormais des pays de faible inflation. Cela est flagrant pour l’Irlande (-2,7 % pour l’inflation sous-jacente en mai 2010) et, dans une moindre mesure en Espagne et Portugal (+0,1 % pour les deux). Pour les autres grands pays la désinflation est partout. L’Allemagne a bien connu une remontée de l’inflation sous-jacente en mai, mais avec seulement +0,6 % sur un an, il s’agit d’un niveau identique à celui de 2005-2006, période où les craintes de déflation à la japonaise était élevée pour l’Allemagne.


Inflation en zone euro en mai 2010 : les craintes de déflation persistent
Les craintes déflationnistes sont aussi alimentées par la décélération des salaires dans la zone euro. Au T1 2010, la progression des salaires a été de +2,1 % sur un an. Le T4 2009 a été revu à la baisse de 2,2 % à 1,6 %. Certains pays comme la France et l’Italie ont montré une résistance des salaires, mais ce mouvement paraît insoutenable dans un contexte de chômage élevé, voire toujours en hausse pour l’Italie. Ainsi, la tendance est à la modération salariale depuis le pic de salaire et depuis le plus bas taux du chômage dans la zone euro de début 2008.

* Hors énergie et alimentation.

Equipe Gecodia

Mercredi 16 Juin 2010



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