Consommation des ménages en France en juin 2010 : forte chute


La consommation des ménages a lourdement chuté en juin 2010 avec la fin de l’effet coupe du monde et un effet solde. Plus largement, la consommation stagne depuis début 2008 et ça ne semble pas près de s’arrêter.



Consommation des ménages en France en juin 2010 : forte chute
Après le rebond en trompe l’œil de mai, la consommation des ménages* en France s’est contractée en juin 2010. En effet, alors que les achats de biens manufacturés avaient été boostés par les ventes de produits électroniques reliés à l’audiovisuel en mai (effet coupe du monde), on observe le contrecoup en juin. Au total, la consommation de biens recule de 1,4 % sur le mois après +0,6 % en mai –revu à la baisse de 0,1 % sur ce mois). Sur un an, la variation redevient négative (-1,9 %) pour la première fois depuis mi-2009. Sur l’ensemble du T2 2010, la consommation des ménages s’est contractée de 0,9 %.

On a en juin 2010 comptabilisé pour 21,80 milliards € de consommation en volume (corrigé de l’évolution des prix) contre 22,12 Md€ précédemment. On est revenu au plus bas depuis août 2009. En fait, en regardant le graphique ci-dessus et en gommant de la volatilité, l’on s’aperçoit que la consommation stagne depuis début 2008. La consommation a été boostée temporairement à partir de mi-2009 par la subvention importante des achats de voitures (prime à la casse).

Consommation des ménages en France en juin 2010 : forte chute
Du côté des composantes, les ventes de voitures en France étant désormais stabilisées sur un bas niveau, il est logique que la consommation d’automobile soit aussi quasiment inchangée. Pour les ventes de textile (18 % de la consommation de biens manufacturés) on a un « effet soldes » (pas de jours en juin cette année) qui a joué, cet élément se contractant de 5 % sur le mois. En juillet, une progression devrait être visible en contrecoup.

Rappelons que se sont les biens d’équipement du logement qui évitent la mise en place d’une tendance à la baisse pour la consommation des ménages en France pour l’instant. C’est cet élément qu’il faudra suivre de près dans les mois à venir pour juger du risque de baisse de la consommation. Toutefois, comme les mesures de stimulations de la consommation sont supprimées ou en voie de l’être, la consommation est désormais pilotée par ses fondamentaux, à savoir les salaires réels (en ralentissement), l’emploi (en faible progression) et l’évolution du taux d’épargne (assez stable pour l’instant). Donc, au mieux une stagnation est en vue. C’est d’ailleurs très bien illustré par le recul continu depuis le printemps 2010 du moral des entreprises dans le secteur du commerce en France..

* Notons que cette statistique ne couvre que les achats de biens manufacturés et n’est donc pas représentative de l’ensemble de la consommation. La part dans le total des dépenses des ménages est de 15 %. Le reste est constitué d’achat alimentaire (24 %) et des services (61 % !). Toutefois, c’est la composante la plus volatile et, en général, les mouvements de court terme sont concentrés sur les biens manufacturés.

Equipe Gecodia

Vendredi 23 Juillet 2010



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