Banque centrale de Chine : la politique monétaire chinoise se durcit à toute vitesse


La banque centrale de Chine a encore frappé par surprise aujourd’hui en remontant le taux de réserve obligatoire. La politique monétaire de la PBC vise à contrôler le flux de crédit.



Banque centrale de Chine : la politique monétaire chinoise se durcit à toute vitesse
Après la hausse inattendue de 0,25 % de son taux directeur en octobre dernier et 2 hausses de 50 pb chacune (de 15 % à 16 %) du taux de réserve obligatoire en novembre, la banque centrale de Chine (PBC) a encore frappé par surprise ce vendredi 10 décembre. Le taux de réserve obligatoire imposé aux banques, c’est-à-dire le pourcentage des dépôts que les banques chinoise sont obligées d’immobiliser sur un compte ouvert à la PBC, est à nouveau augmenté de 0,5 %.

Ainsi, en 2010 la PBC a remonté de 300 pb le % de réserves obligatoires, fait passer son taux principal taux (prêt à 1 an) de 5,31 % à 5,56 % et laissé le yuan s’apprécier face au dollar de 2,4 % depuis juillet dernier. Ces éléments mis bout à bout font que la politique monétaire chinoise se resserre fortement et que le mouvement s’accélère en cette fin d’année. Toutefois, comme le montre le graphique ci-dessous, les principaux taux restent inférieurs à qu’au début 2008.

Banque centrale de Chine : la politique monétaire chinoise se durcit à toute vitesse
Ce durcissement monétaire chinois cible le crédit. Certes, l’inflation en Chine a atteint 4,4 % en octobre dernier et en novembre elle devra aller un peu plus haut. Mais d’une part ça reste faible pour un pays à plus de 9 % de croissance et d’autre part l’inflation sous-jacente chinoise reste très basse (+0,6 % sur un an en octobre).

Banque centrale de Chine : la politique monétaire chinoise se durcit à toute vitesse
Les tours de vis monétaires alliés à un contrôle réglementaire du crédit ont pour objectif de calmer un flux de crédit trop dynamique. Comme le montre le graphique ci-contre, le flux mensuel reste très fort (+564 milliards CN¥ en novembre). On a plus de crédit que durant la période 2006-2008 alors que la croissance est proche. Cet excès de crédit est alimenté par un marché immobilier chinois bouillant, une croissance tirée par l’investissement et les flux de capitaux rentrant dans le pays.

Nous reviendrons en début de semaine prochaine sur la publication des principales statistiques économiques chinoises pour le mois de novembre. Ce qui nous intéressera plus particulièrement sera de voir si l’activité économique reste au niveau de son potentiel (cf. nos perspectives économiques pour la Chine) ou si l’on note une accélération.

Equipe GECODIA

Vendredi 10 Décembre 2010



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