Taux d’épargne zone euro T3 2010 : tendance générale à la baisse


Au T3 2010 le taux d’épargne harmonisé au sein de la zone euro est à nouveau en baisse. Il revient à son niveau de 2008. La baisse est sensible en Espagne et en Italie.



Taux d’épargne zone euro T3 2010 : tendance générale à la baisse
Le [taux d’épargne* en zone euro au T3 2010]b a reculé à 14,4 % du revenu disponible après 14,7 % au T2 2010. Il s’agit d’un retour sur la moyenne de moyen terme (2000-2010 : 14,2 %). La nette remontée du taux d’épargne consécutive à la récession de fin 2008 et début 2009 a donc été effacé (pic à 15,4 % du revenu disponible brut fin 2009). Cette dernière fut plus importante que celle observée en 2001-2003 (quasi-récession en zone euro).

Au niveau des grands pays, la tendance générale est à la baisse, sauf en France (stable autour de 16 % depuis mi-2009). En Espagne, la flambée du taux d’épargne a cédé la place à un net recul, le taux tombant à 14,4 % au T3 2010 contre 18 % début 2010. En Italie aussi, le recul est significatif, à 13 %. Dans ce pays, la tendance est installée depuis près de 10 ans. Enfin, en Allemagne, le niveau d’épargne des ménages est aussi en recul mais plus modéré. Avec 17,1 % du revenu disponible, il s’agit du plus fort taux au niveau européen.

La baisse du taux d’épargne montre que l’effet ricardien (face à l’austérité budgétaire et aux hausses d’impôts associées, les ménages augmentent l’épargne de précaution) n’est pas très importante en zone euro. L’évolution en Espagne et aussi au Portugal (taux d’épargne des ménages en recul depuis fin 2009) sur les deux dernières années montre plutôt que c’est en priorité l’évolution de l’emploi et du taux de chômage qui pilote l’épargne de précaution. Dès que la situation se stabilise (comme actuellement en Espagne), l’excès accumulé est utilisé. Toutefois, la baisse actuelle va vite laisser place à une nouvelle stabilisation, à un niveau structurellement plus élevé par rapport à 2005-2007.

En France, pour expliquer la stabilité dans un contexte général de baisse, certains avancent l’idée que le changement proposé concernant le système de retraite a participé à augmenter le besoin d’épargne. L’hypothèse est vraisemblable sans qu’il soit possible de la vérifier. La poursuite de la hausse du nombre d chômeurs en France et les faibles créations d’emplois sont aussi sur les rangs.

* Définition harmonisée et cumul sur 4 trimestres. Les mesures peuvent différer des séries publiées par les offices statistiques nationaux.

Equipe GECODIA

Mercredi 26 Janvier 2011



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