Guerre des changes ou tendance de fond sur le forex ?


L’actualité a beaucoup tourné autour d’une possibilité – ou d’une réelle – guerre mondiale des changes. Pour l’instant le marché du forex semble plutôt piloté par ses fondamentaux.



Guerre des changes ou tendance de fond sur le forex ?
Récemment les interrogations sur le forex ont beaucoup tourné autour d’une possible ou réelle guerre des changes, avec les Etats-Unis qui chercherait à dévaluer le dollar via le quantitative easing (QE). Et si c’était tout simplement le résultat des nouveaux fondamentaux économiques mondiaux ?

Commençons par les pays émergents. Sur le passé récent, ces pays ont bénéficié d’une croissance économique très forte (cf. croissance du PIB en Asie ou en Amérique Latine). De plus, les perspectives de croissance dans les pays émergents dépassent largement celles des USA pour 2011 et 2012.

Guerre des changes ou tendance de fond sur le forex ?
Il n’y a donc rien d’illogique à voir les devises émergentes s’apprécier : une croissance plus forte, des taux directeurs qui remontent, des flux de capitaux importants (investissements et capitaux spéculatifs) donc une attractivité de la monnaie locale plus importante. De plus, il ne faut pas oublier que les niveaux actuels ne sont même pas revenus à ce qu’ils étaient avant la crise. Mi-2008, le real brésilien était à 1,57 real pour un dollar US contre 1,7 2 actuellement. La roupie à 39,3 roupies pour un dollar US contre 45,3 actuellement.

Donc, les mouvements du dollar US sont complètement en ligne avec les nouveaux fondamentaux de long terme. Le QE ne fait que rajouter un peu d’huile dans les rouages. Idem pour le dollar australien, vu fondamentaux économiques de l’Australie, ou encore sur le franc suisse.

En revanche, c’est plus délicat pour le couple euro –dollar US (EUR/USD). L’EUR/USD est fortement remonté depuis juin. Mais là encore si l’on regarde les éléments les plus déterminants en termes d’analyses fondamentales pour l’EUR/USD, on s’aperçoit que :
  • Le différentiel de taux courts entre les USA et la zone euro pousse l’euro à la hausse. Or, c’est le biais à la hausse des taux de la BCE qui en est responsable pas le QE ;
  • L’augmentation du déficit commercial des USA avec la zone euro ;
  • Enfin, les perspectives d’activité en Allemagne sont restées plus favorables. Cet élément commence à s’inverser mais était favorable à l’euro sur les derniers mois.

Bref, avant de crier à la guerre des changes, il ne faut pas oublier que la dépréciation du dollar US par rapport aux devises émergentes (on peut rajouter ici l’AUD et le CAD) est un élément de fond des prochaines années. Même par rapport à l’euro, l’analyse fondamentale n’est pas incompatible avec la récente appréciation. La guerre n’a pas encore commencé…

Equipe GECODIA

Lundi 22 Novembre 2010



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