Taux / Obligations : Les taux imposés au Portugal en recul mais toujours trop élevés


Le Portugal continue de payer des taux d'intérêt très élevés pour emprunter à moins d'un an. Alors que les prêts de secours couvrent uniquement les besoins jusqu'en 2013, la récession qui s'accentue et un marché toujours trop cher risque de pousser le gouvernement portugais à demander plus d'aide que prévu.



Taux / Obligations : Les taux imposés au Portugal en recul mais toujours trop élevés
L'Etat portugais a emprunté sur le marché monétaire pour 3 milliards d'euros de dette à très court terme (3, 6 mois et 1 an). La demande est très forte et les taux en baisse.

L'agence portugaise de la dette a placé pour le compte de l'Etat 1,5 milliard d'euros en bons du Trésor à 12 mois au taux moyen de 4,94 3%, contre 4,986 % pour des titres à 11 mois émis le 18 janvier. Le Portugal a aussi emprunté pour 1,2 milliard d'euros à six mois au taux de 4,332 % (4,463 % précédemment) et 300 millions d'euros à trois mois au taux de 3,845 % (après 4,068 %).

Bien que le reflux des taux soit une bonne nouvelle, les conditions imposées par le marché restent très difficiles. Sur ces maturités l'Allemagne emprunte à quasiment zéro %. Pour la France, le taux moyen sur la dette monétaire est désormais inférieur à 1 %.

Element très positif pour le pays, la demande a été forte avec des ratios de couverture (demande / offre) de 2 un an, 2,5 à six mois et 10,3 à trois mois. Avec l'opération de mercredi, le Portugal a d'ores et déjà dépassé son objectif de refinancement pour l'ensemble du premier trimestre (6,5 milliards d'euros).

La nouvelle dégradation de la note souveraine du Portugal par l'agence de notation financière Moody's (un cran de moins, à Ba3 équivalent de BB- chez S&P) n'a pas eu d'impact significatif sur les investisseurs. Les obligations d'Etat du Portugal sont déjà sorti depuis janvier de la catégorie de la dette "investment grade" et font désormais parties des "obligations pourries".

Le pays ne fait plus appel aux marchés pour refinancer sa dette au delà des échéances courtes. De plus sont déficit est aussi couvert par l'assistance internationale. L'Union européenne (via le FESF et des prêts de la Commission) et le FMI doivent verser en tout 78 milliards d'euros sous forme de prêts afin de couvrir les besoins du pays d'ici à fin 2013 (un quart déjà distribué).

Le Portugal doit ensuite retrouver un mode de fonctionnement "normal" en retournant sur le marché obligataire pour trouver l'argent nécessaire pour rembourser sa dette et assurer le couverture de son déficit. Or, cette échéance est remise en question par les observateurs. Une amélioration aussi rapide est jugée très optimiste.

Le PIB du Portugal a reculé au dernier trimestre de 2011 pour le 5e trimestres consécutif (-1,3 %). La récession profonde fragilise le budget du pays et rend plus difficile l'adoption de nouvelles mesures d'austérité.

Le gouvernement portugais prévoit de réduire le déficit de 6 % en 2011 à 4,5 % du PIB en 2012. Cette prévision tablait sur une récession de 2,2 % en 2011 et de 1,2 % en 2012. Or, si pour 2011 le PIB s'est mieux comporté que prévu (-1,5 % effectivement observé), l'acquis de (dé)croissance pour 2012 est déjà à -1,3 %.

Équipe Gecodia.fr

Mercredi 15 Février 2012



Regionalytics® Un accès rapide simple et interactif aux données locales