L’Etat pousse le niveau de dette publique toujours plus haut en France


La dette publique en France progresse de plus de 46 milliards € au T2 2011. L’Etat reste le principal responsable. La progression toujours vive de la dette fragilise la position de l'Etat face aux marchés.



L’Etat pousse le niveau de dette publique toujours plus haut en France
La dette publique en France croit à nouveau fortement au T2 2011. Suivant la définition de Maastricht, tout type d’administration et tout type de dettes (titres court terme, obligations, crédits), les administrations françaises sont endettées pour 1 692,7 milliards € à la fin du printemps, soit 46,4 milliards € de plus qu’au premier trimestre. Depuis 2008, la dette croît en moyenne de 34,4 milliards € par trimestre. Sur la première moitié de 2011, la progression a été plus vive (+55,1 et +46,4 milliards €).

En proportion de la richesse créée en France, la dette publique atteint 86,2 % du PIB au 2e trimestre de cette année, contre 84,5 % au 1er trimestre. Il s’agit d’un nouveau record depuis que la série existe (1978 ; ratio à 21,2 % cette année là). Début 2008, l’encours était de 65,7 % du PIB.

Au niveau des différentes administrations, c’est l’Etat qui porte la plus grande part de responsabilité dans l’augmentation de la dette, à la fois depuis 2008 (+406 milliards € de dette) mais aussi sur 2011 (+94 milliards €). Cette dette est en grande partie formée de dette négociable, c'est-à-dire d’obligations ou titre à court terme émis sur les marchés financiers.

La sécurité sociale vient en second depuis 3 ans (+69 milliards € de dette) et les collectivités locales en troisième (+18 milliards €). Toutefois, depuis 2010, il faut noter que les collectivités locales se désendettent lentement.

Pourquoi est-ce important ?

La France est encore loin d’avoir renouée avec la stabilité budgétaire et la dette va continuer à progresser. Le déficit budgétaire de l’État en France en juillet 2011 a atteint 86,6 milliards € (cumulé sur l’année), contre 93,1 milliards € l’année dernière à la même période. Le pays doit toujours trouver des sommes importantes sur les marchés pour financer son fonctionnement au jour le jour.

La réduction du déficit sera freinée par un ralentissement côté recettes. Compte tenu de la probable stagnation économique à court terme (cf. OCDE) l’atonie des rentrées fiscales - déjà visible sur les derniers mois - va persister.

Or, si les marchés obligataires restent bien disposés à l’égard de la dette française (cf. spread 10 ans relativement stable et bas), la position de l’Etat français ne cesse de se fragiliser.

Par conséquent, il paraît très vraisemblable que de nouvelles mesures soient adoptées lors de la discussion sur la loi de finances 2012 pour réduire encore le besoin de financement de l’Etat. Cette austérité supplémentaire va participer à freiner l’économie française et au-delà la zone euro.

Équipe Gecodia.fr

Lundi 3 Octobre 2011



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