Le poids de l’énergie et de l’alimentation par pays : les émergents loin devant


Le poids de l’énergie et surtout de l’alimentation dans les prix à la consommation pour les principaux pays montre que les émergents sont en première ligne face à la flambée de cours des matières premières. Dans les pays développés, la sensibilité n’est pas négligeable.



Le poids de l’énergie et de l’alimentation par pays : les émergents loin devant
Le poids de l’énergie dans l’inflation montre clairement que la flambée des cours du pétrole (cf. cours du Brent) est un enjeu majeur pour la plupart des pays. Les pays émergents sont les plus sensibles, avec un poids de l’énergie dans les prix à la consommation entre 10 et 15 % dans les grands pays émergents, hormis la Chine (5 % seulement selon le FMI). Toutefois, on peut noter que l’écart avec les pays développés n’est pas si important que cela, de nombreux pays de l’OCDE ayant un poids de l’énergie proche de 10 % (Allemagne : 10 % ; UK et USA : 9 % ; France : 8 %). Ainsi, l’impact inflationniste des prix du pétrole est finalement assez bien réparti dans le monde entre pays riches et pays émergents (impact réduit par les subventions).

Le poids de l’énergie et de l’alimentation par pays : les émergents loin devant
En revanche, en ce qui concerne les prix alimentaires, l’importance dans le panier moyen du consommateur subit de grande variation entre pays de l’OCDE et pays émergents. En effet, le poids de l’alimentation dans l’inflation atteint 60 % en Inde, 45 % en Indonésie, 40 % en Russie, 33 % en Chine et 25 % au Brésil. En revanche, dans les pays développés, le poids est bien moindre (13 % en France, inférieur à 10 % au UK, USA et Allemagne). Ceci monte bien que l’enjeu pour les pays émergents est plus lié aux cours des matières premières agricoles qu’à celui du pétrole. L’envolée des prix du blé et du maïs sur les derniers mois va accentuer les difficultés des populations encore majoritairement très pauvres en Asie émergente et dans une moindre mesure en Amérique Latine.

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En croisant ces données avec celles du misery index, la sensibilité de certains pays européens semblent aussi assez remarquable. En ajoutant le poids de l’énergie et celui de l’alimentation, les pays actuellement impliqués dans la crise de la dette en zone euro (en rouge sur la graphique ci-contre) se placent assez mal (sauf l’Irlande), ce qui était déjà le cas pour le misery index. La vulnérabilité des PIGS est donc assez nette. Le choc inflationniste sur la consommation des ménages va se rajouter aux autres (fiscalité, baisse des prestations sociales, chômage), fragilisant un peu plus la situation.

Equipe GECODIA

Lundi 28 Février 2011



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