Perspectives pour l’économie chinoise 2010-2011 : modération graduelle de la croissance


L’économie chinoise entre dans une phase de ralentissement pilotée par le durcissement de l’environnement financier voulu par les autorités. La récente décision de laisser le Yuan s’apprécier va dans ce sens. La croissance reviendra vers 8-9 % en 2011.



Après un début 2010 toujours très positif, l’économie chinoise va revenir vers une progression plus soutenable. Une croissance a atteint +2,8 % entre le T4 2009 et le T1 2010 (US : +0,75 % non-annualisée ; zone euro : +0,2 %). La croissance de la Chine (cf. graphique en suivant le lien) est revenue au niveau du pic d’activité de 2007.

La croissance repose principalement sur la demande interne, avec une poussée (quoique encore modeste) de la consommation et un niveau d’investissement qui reste conséquent. Cette modification de la stratégie économique du pays, avec le passage à une économie domestique au lieu d’une économie tournée vers l’exportation, se voit dans la forte diminution de l’excédent commercial chinois depuis mi-2009 (cf. graphique ci-dessus). Pour l’instant, en dehors du marché immobilier, les signes de surchauffe sont limités, avec une inflation continue (+3,1 % sur un an en mai) surtout si l’on ne regarde que le sous-jacent (+0,6 %).

Ce schéma de croissance devrait rester inchangé sur 2010-2011, avec des autorités toujours très soucieuses de favoriser le rééquilibrage de l’économie chinoise en faveur de plus de consommation. Mais, cela va prendre du temps. Toutefois, comme les politiques monétaires se sont durcies (moins de crédits) et comme l’immobilier chinois montre des signes de fragilité le côté investissement (45 % du PIB) va encore freiner. Et donc, la croissance de l’économie chinoise ne pourra rester sur le niveau actuel.


Vient se rajouter la décision de ce week-end de laisser le Yuan s’apprécier face au dollar Ceci est similaire dans l’esprit à une hausse de taux directeur (durcissement des conditions monétaires et financières). Mais, ce mouvement est aussi un moyen de favoriser la consommation chinoise.

La volonté affichée de rester prudent conduira la politique monétaire de la Chine à rester inchangée (mix de contrôle du crédit et d’appréciation du yuan) jusqu'à la fin de 2010. Avec une réponse monétaire modérée à un problème encore contenu (inflation et surchauffe), le ralentissement sera graduel, avec un retour vers un croissance en Chine dans les 8-9 % en 2011. Mais, seulement si le marché immobilier évite le hard landing.

Equipe Gecodia

Lundi 21 Juin 2010