Appréciation du Yuan, oui mais quand ?


La situation conjoncturelle en Chine se fait plus favorable à une reprise de l’appréciation du Yuan. Toutefois, son impact sur la croissance est encore trop incertain pour être envisagé rapidement. Un mouvement vers la fin de l’été semble le plus vraisemblable.



Le marché table sur une appréciation de 0,9 % à 6 mois et 2,2 % à 6 mois

L'appréciation du Renminbi (on utilise Yuan parce que c’est plus court) est inévitable structurellement : différentiel de la croissance et de gains de productivité, nécessité de rééquilibrer l'économie vers plus de consommation (et limiter l’inflation), rendre les marchés financiers chinois plus flexibles. Les autorités ont aussi laissé le Yuan s’apprécier de près de 18 %.

En juillet 2008, il a été « re-fixé » au dollar (au taux de 6.83 CN¥ pour un US$) lorsque les premières difficultés sont apparues pour l’industrie exportatrice chinoise. Actuellement (cf. graphique ci-dessus), les marchés financiers s'attendent à une reprise du mouvement d’appréciation du Yuan, avec +0,9% sur 6 mois et +2,2% sur 12 mois (6 mois : 6,76 ; 12 mois : 6,68).

Une situation conjoncturelle qui est favorable

Globalement, les conditions économiques ainsi que des pressions politiques sont en faveur d'une appréciation du yuan. Au premier plan, grâce à l’impact sur les prix des importations, se trouve la lutte contre les pressions inflationnistes modérées et la priorité donnée à la consommation. Ensuite, la reprise économique, notamment du côté des exportations (cf. graphique ci-dessous), vient en appui.


Mais la Chine devrait rester très prudente à court terme

Toutefois, si la situation est favorable elle n’est pas encore complètement clarifiée. Notamment, les incertitudes sur la croissance mondiale plaident pour la prudence. N’oublions pas que le gouvernement chinois a pour objectif de maintenir une croissance forte et de développer sa demande interne. Il n’est donc pas question pour lui de se risquer à appuyer fort sur le frein. D’ailleurs, les pressions exercées par les gouvernements occidentaux semblent faire fit du fait que la Chine a aussi été un moteur de la reprise, via la forte progression de ses importations depuis mi-2009.

Au final, une appréciation qui ne pourra pas reprendre avant la fin de l’été

L’appréciation nous semble très vraisemblable mais le timing et l’ampleur sont hautement incertains. Si la situation macroéconomique en Chine est favorable (maintien d’une forte croissance et inflation hors alimentaire et énergie en hausse) le début pourrait être vers la fin de l’été.

Equipe Gecodia

Mardi 23 Mars 2010