Croissance potentielle et crise économique : le potentiel économique des pays développés durablement entamé


Aux USA, en zone euro ou encore au Royaume-Uni et au Japon, le niveau de croissance potentielle a été fortement touché par la Grande Récession. Il va le rester à moyen terme.



Croissance potentielle et crise économique : le potentiel économique des pays développés durablement entamé
La croissance potentielle dans les pays OCDE a fortement souffert pendant la crise.
Comme l’illustre le graphique ci-contre, toutes les principales économies ont vu leur machine économique être très affaiblie selon les estimations de l’OCDE.

Ainsi, pour les USA, la croissance potentielle est passée d’une moyenne autour de 2,5 % entre 2003 et 2007 à 1,5 % sur la période 2009-2011. Pour la zone euro, le potentiel de croissance a été divisé par 2, le niveau passant de 1,8 % sur 2003-2007 à 0,9 % sur 2009-2011. Le Japon se distingue par un niveau déjà faible avant crise, avec seulement 1,1 % de croissance potentielle, et tombe à un tout petit 0,7 % sur 2009-2011.

Ces estimations montrent bien les impacts de la destruction de capital (forte baisse de l’investissement en 2008-2009) et des problèmes structurels formés sur le marché du travail depuis 2008 (chômage de longue durée et diminution de la population active).

De plus, le retour au niveau d’avant crise paraît difficile. Notamment, l’OCDE ne prévoit d’ici fin 2011 qu’une faible remontée de la croissance potentielle des USA et de la zone euro à respectivement 1,7 % et 1 % (quasiment rien pour la zone euro !).

Croissance potentielle et crise économique : le potentiel économique des pays développés durablement entamé
La croissance potentielle en France devrait remonter vers 1,4 % fin 2011 (contre 1,8 % en moyenne sur 2003-2007) et celle de l’Allemagne à 1,5 % (contre 1,1 % auparavant). En fait, les deux plus grosses économies de la zone vont permettre de compenser les effets négatifs du côté des pays dits périphériques (Espagne notamment) mais aussi en Italie. Toutefois, le marasme est durable pour la zone prise dans son ensemble.

Il s’agit d’une bonne nouvelle du côté de l’inflation. Comme on n’a besoin que d’une croissance moins élevée pour passer au dessus du rythme de croisière et donc générer des tensions inflationnistes, cette baisse de la croissance potentielle permet de soulager le risque de déflation. Ceci est surtout vrai pour la zone euro. Bien évidemment, pour le reste, ce n’est pas très bon. La croissance étant durablement contrainte, les créations d’emploi resteront faibles (chômage élevé pendant longtemps) et les recettes fiscales atones (accentuations des pressions sur les finances publiques).

Equipe GECODIA

Mardi 9 Novembre 2010



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