Le marché obligataire commence l’année calmement, le taux 10 ans français à 3,2 %


L’année commence dans la douceur pour le marché obligataire, les taux sont stables pour la France et l’Allemagne tandis que la pression est moins forte sur l’Italie et l’Espagne.



Le marché obligataire commence l’année calmement, le taux 10 ans français à 3,2 %
Le début de l’année est relativement calme sur le marché obligataire en zone euro. Les taux des obligations d’Etat sont stables pour les pays « core » (pays triple A : Allemagne, France, Pays-Bas, Autriche, Finlande) ainsi que pour la Belgique. Pour l’Italie et l’Espagne, les taux se détendent, notamment sur les maturités courtes (cf. tableau ci-dessous).

Alors que les marchés anglais, américains et asiatiques sont fermés aujourd’hui, les volumes restent faibles. Les investisseurs sont aussi dans l’attente des décisions des agences de notations. S&P devrait rapidement communiquer ses conclusions sur les notes accordées aux dettes publiques des pays de la zone euro. Moody’s devrait suivre au cours du premier trimestre. Un consensus très large se dégage sur le fait que les AAA, notamment celui de la France, seront perdus.

D’ailleurs, si les taux sont bas sur les deux dernières semaines de 2011, il faut remarquer que les spreads ont eux progressé rapport aux taux allemands (cf. graphique ci-dessus).

L’ampleur des dégradations éventuelles (pertes de 2 crans pour la France, passage de l’Italie et de l’Espagne à la limite du junk bond – obligations pourries) sera aussi très importante. Des ventes forcées ne sont pas exclues pour les banques et les assurances (via l’impact négatif sur les ratios de solvabilité) mais aussi pour les fonds de placements (obligation de « qualité » pour les fonds). Pour mémoire, ces trois acteurs sont les principaux détenteurs de dettes publiques en zone euro.

Le taux 10 ans français est à 3,2 % de matin. Le Bund allemand est lui proche de 1,8 %. Pour la France, le spread 10 ans est à 138 pb (100 pb = 1 %).

Les taux italiens se replient mais restent très hauts, le 10 ans approchant 6,9 % (à 6,8 %, -22 pb par rapport à hier) et le taux 2 ans revenant tout juste sous 5 %. Les taux de l’Espagne sont aussi en léger recul, le 10 ans revenant sous 5,2 % et le 2 ans proche de 3,5 %, malgré une mauvaise surprise sur le niveau du déficit public espagnol qui pourrait dépasser 8 % du PIB en 2012 contre une cible à 6 %.

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Obligatations zone euro 02/01/2012 30/12/2011
Taux des obligations d'Etat 2 ans 5 ans 10 ans 30 ans 2 ans 5 ans 10 ans 30 ans
Allemagne 0.12 0.85 1.82 2.42 0.11 0.82 1.78 2.43
France 0.99 2.29 3.20 3.74 1.06 2.24 3.19 3.67
Italie 4.95 6.01 6.92 6.83 5.27 6.19 7.06 6.91
Espagne 3.48 4.12 5.16 6.05 3.52 4.12 5.26 5.99
Belgique 2.65 3.55 4.16 4.41 2.66 3.47 4.13 4.27
Grece 153.22 56.73 46.33 26.39 147.94 56.37 45.59 26.15
Pays Bas 0.45 1.46 2.23 2.52 0.42 1.43 2.19 2.46
Autriche 0.90 2.29 3.14 3.50 0.87 2.28 3.14 3.35
Portugal 15.64 16.31 13.73 10.13 14.09 15.55 13.71 10.16
Irlande 8.89 8.32 8.87 - 9.56 8.57 8.78 -
Finlande 0.39 1.63 2.35 - 0.37 1.64 2.33 -
  Noir : baisse ou stable / rouge : hausse    
  02/01/2012 Variation (jour)  
Spread avec le bund Allemand (pb) 2 ans 5 ans 10 ans 30 ans 2 ans 5 ans 10 ans 30 ans
France 87 144 138 132 -7 2 -3 8
Italie 483 516 510 441 -33 -21 -18 -8
Espagne 336 327 334 362 -5 -3 -14 7
Belgique 253 270 234 199 -1 6 -1 15
Grece 15 310 5 588 4 451 2 397 528 33 70 25
Pays Bas 33 62 41 10 2 0 0 7
Autriche 78 144 132 108 3 -2 -4 16
Portugal 1 552 1 546 1 191 771 155 73 -3 -2
Irlande 877 747 705 - -68 -28 5 :
Finlande 27 78 53 - 1 -4 -2 :
100 pb = 1 %         Vert : resserement du spread
          Rouge : écartement du spread

Équipe Gecodia.fr

Lundi 2 Janvier 2012




1.Posté par jj le 02/01/2012 23:14
pourquoi ne pas dire tout simplement que les taux se détendent alors même que la BCE n'achète presque plus d'emprunts d'états en direct. La baisse des taux est singulièrement marquée en Espagne, il ne s'agit pas d'un "léger recul". Autrement dit, le schéma mis en place par la BCE semble fonctionner et la perte des AAA risquerait d'être sans effet dans ce contexte. C'est peut-être pourquoi les agences attendent, jugeant la menace plus forte que la dégradation elle-même.
Ce commentaire focalisé sur la décision à venir des agences me paraît limite partisan, et les arguments ratios de solvabilité et obligation de qualité bien bidons. Lors de la perte du AAA américain, vous avez vu les fonds US se ruer sur les AAA européens, vous ?
Le mecano mis en place par la BCE est juste excellent. Ceux qui veulent rester dans l'euro (ou disons accrochés à l'Allemagne) ont 3 ans pour faire des efforts. S'ils ne les font pas, ils ne pourront s'en prendre qu'à eux-mêmes. En attendant, les états vont être maîtres de leur refinancement via leurs banques et vont même quasiment pouvoir décider de leur taux de refinancement. Mais attention, taux bas signifie charge d'intérêt moindre mais aussi transfert inévitable du stock de dettes vers les créanciers nationaux .....


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