Crise de la dette : sauver la Grèce coûte que coûte


Les marchés ne pensent plus que la Grèce puisse s’en sortir. Mais, les répercussions d’un défaut seraient catastrophiques à la fois pour la Grèce et l’Europe.



Crise de la dette : sauver la Grèce coûte que coûte
Alors que les Credit Default Swap (CDS) grecs (cf. tableau ci-contre) indiquent sans ambiguïté que les marchés sont quasi-sûrs que la dette publique fera défaut, les semaines à venir seront décisives pour la Grèce. Au plan interne, le gouvernement va demander un vote de confiance (mardi 21) et faire voter les mesures supplémentaires d’austérité budgétaire (jeudi 30 juin). Sur le plan européen, les gouvernements et le FMI vont finaliser le nouveau plan d’aide assorti de conditions (normalement aujourd’hui) et discuter du futur Mécanisme Européen de Stabilité (jeudi 23/vendredi 24 juin). Même si la crédibilité auprès des investisseurs du plan d’aide à la Grèce est nulle, il ne faut perdre de vue l’importance du risque systémique associé à un défaut et donc pourquoi il est inenvisageable.

Pour aller plus loin et consulter nos derniers articles sur la crise de la dette, vous pouvez consulter notre dossier crise de la dette en zone euro.

Localement, un tel évènement pulvériserait les capitaux propres des banques locales et provoquerait une crise économique d’une ampleur bien plus grande que celle que connaît actuellement le pays.

Plus important pour l’Europe, deux risques majeures sont lié à la Grèce : la contagion sur les marchés menant à une situation critique de l’Espagne ou de l’Italie ; la propagation des pertes dans le système bancaire européen. Les deux pouvant d’ailleurs naviguer de conserve.

Dans le premier cas, un problème sur les dette publiques espagnoles et surtout italiennes ferait passer la crise dans une autre dimension, celle de catastrophe financière généralisée et incontrôlable.

Dans le second cas, l’exposition des banques européennes à la dette grecque (publique et privée) est telle qu’un défaut entraînerait des pertes importantes et donc une probable crise financière systémique « à la Lehman ». Les agences de notations ont déjà menacées les principales banques françaises de dégradation de leur note à cause de leur exposition à la Grèce.

Comme personne ne veut rejouer la crise de fin 2008, il paraît certain que les gouvernements européens aideront la Grèce quoiqu’il arrive. Le FMI suivra du fait de l’exposition importante au « risque zone euro » des USA et de la Chine (surtout si Italie et Espagne touchées). Encore une fois, aider la Grèce ne fait que gagner du temps, mais c’est déjà crucial.

Comme le retour à une situation budgétaire saine nécessitera des efforts sur près d’une décennie, il faudra que la situation sociale et politique en Grèce permette à ce pays de respecter les conditions très dures des plans d’aide sur cette période. Illusoire ? Probablement.

Équipe Gecodia.fr

Lundi 20 Juin 2011




1.Posté par e-affacturage le 29/06/2011 18:00
On est donc bien dans le « sauver la Grèce à tout prix » pour sauver l’euro à tout prix. Finalement, d’une politique au service des hommes, on vient très vite à une politique au service des structures, euro et marché financier. Si les marchés financiers ne croient plus que la Grèce va rembourser, pourquoi alors continuer sans cesse à injecter des fonds, ils n’y croiront pas plus.



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