Crise de la dette en zone euro : le retour du stress sur l’Espagne, l’Italie et la Belgique


L’agenda politique et les agences de notation ont provoqué un nouveau retour du stress sur les obligations espagnoles, italiennes et belges. La contagion risque de faire changer d’échelle la crise de la dette en zone euro.



Crise de la dette en zone euro : le retour du stress sur l’Espagne, l’Italie et la Belgique
La crise de la dette en zone euro fait sur les derniers jours un retour marqué. La situation dans les pays déjà sous perfusion (notamment la Grèce) n’a pas fondamentalement changée, c’est-à-dire qu’elle reste critique. Ces pays sont au bord du défaut de paiement et vont le rester tant qu’une restructuration sous une forme ou une autre ne sera pas lancée. Cette montée du stress sur les marchés est plutôt alimentée par les problèmes politiques (élections perdues en Espagne, difficultés du gouvernement Berlusconi en Italie et crise sans issue en Belgique) qui amènent les agences de notations à dégrader leurs visions sur ces économies (pas de changement de note mais perspectives « négatives »). Comme la croissance est faible (donc rien à attendre côté recettes fiscales), les agences considèrent que les gouvernements auront plus de mal à faire passer les mesures d’austérité jugées nécessaires pour assurer la soutenabilité des finances publiques.

Dans ce contexte, l’écart de rendement entre le taux 10 ans espagnol et le taux 10 ans allemand est revenu hier à 251 pb (100 pb = 1 %), très proche du pic de début janvier (270 pb). L’Italie voit sont spread revenir proche des plus hauts, à 179 pb. Idem en Belgique, ) 124 pb.

Impacts économiques
Le retour d’une forme de contagion à la dette de pays majeurs de la zone euro inquiète car les sommes n’ont pas grand chose à voir avec celles mises en jeu jusque là (Italie : 1 400 milliards € d’obligations long terme sur les marchés fin 2010 ; Espagne : 420 milliards € ; Belgique : 260 milliards €). Dans le trio Grèce-Irlande-Portugal, seule la Grèce a un montant de dette conséquent sur les marchés (240 milliards €).

En fait, la situation de l’Italie et de la Belgique devrait inquiéter plus que celle de l’Espagne. Le poids de la dette y est nettement plus élevé : 121 % du PIB fin 2010 pour l’Italie et 101 % pour la Belgique contre 70 % en Espagne. La situation économique espagnole est certes plus dégradée mais l’effet boule de neige sur la dette reste limité. En revanche, l’Italie semble particulièrement sensible à un renchérissement du coût de sa dette.

Équipe Gecodia.fr

Mardi 24 Mai 2011



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