Crise de la dette : Le défaut grec est acté, les CDS sont activés


La restructuration de la dette grecque détenu par les banques, assurance set autres fonds d'investissement a perdu de son aspect volontaire avec l'activation vendredi des clauses d'action collective (CAC). Les agences de notations placent la Grèce en défaut. L'ISDA a décidé de déclencher les protections liées aux CDS.



Crise de la dette : Le défaut grec est acté, les CDS sont activés
La restructuration de la dette grecque détenue par les créanciers privés (près de 200 milliards d’euros d’obligations d’Etat), bien que « volontaire » dans le principe, est bien un défaut. Les 3 grandes agences de notations (S&P, Moody’s et Fitch) attribuent désormais à la Grèce leur plus basse notes, celles d’un défaut (Moody’s) ou d’un défaut technique (S&P, Fitch).

Pour les agences, le plan prévoyant l’effacement de 107 milliards d’euros de dettes publiques grecques est un échange contraint. Les créanciers ont bien perdu de l’argent, 53 % de la valeur nominale des anciennes obligations étant effacé et les nouvelles obligations grecques ont des caractéristiques très différentes (maturités très longues, taux faibles et intervention du FESF).

De plus, pour contraindre l’ensemble des créanciers à participé à l’échange, la Grèce a activé vendredi les clauses d'action collective (CAC), dispositif juridique permettant d’inclure de force les récalcitrants. 85 % des détenteurs de dettes ont accepté pour l’instant, ce qui laisse un reliquat non négligeable de dette.

S&P et Fitch ont indiqué que les notes seront revues à la hausse (juste à la limite du défaut) une fois l’opération effectuée dans son intégralité. Les agences de notation, comme la plupart des investisseurs, restent très sceptiques concernant la possibilité pour la Grèce d’arriver d’ici à 2020 à réduire suffisamment son endettement (cible : 120,5 % du PIB en 2020 contre plus de 160 % en 2011) pour redevenir un pays stable budgétairement parlant.

Du côté des Credit Default Swap (CDS), l'organisme responsable a activé vendredi le déclenchement des contacts d’assurancesur la dette grecque, déclarant que l’opération actuelle était bien un « évènement de crédit ». L’activation de la clause CAC est la raison de ce revirement de l’ISDA, qui avait dans un premier temps jugé que la restructuration en Grèce n’était pas un défaut.

La décision de l’Association internationale des swaps et dérivés va donc enclencher le versement de 3,16 milliards de dollars au maximum aux détenteurs des CDS, somme versée par les vendeurs de ces assurances. Un somme élevée mais très largement supportable par le système financier international. Le montant brut des CDS est plus élevé mais l’adossement à des actifs collatéraux de ces contrats permet de réduire la facture.

Concernant la possibilité d’un nouveau plan d’aide à la Grèce si la pays ne retrouve pas un accès partiel sur le marché obligataire à partir de 2015 comme c’est prévu dans les plan actuels, pour le patron de l'Institut de la Finance Internationale (IIF) Charles Dallara, la Grèce pourrait s’en passer. Mais, l’IIF pose comme condition l’application stricte du programme d'assainissement budgétaire et économique.

Équipe Gecodia.fr

Lundi 12 Mars 2012



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